Daguerre à Bry-sur-Marne

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Après l’incendie de son diorama, tout auréolé de gloire par l’invention du daguerréotype, Daguerre, alors âgé de 53 ans, voulut prendre du repos en dehors de Paris. En mai 1840, il fit l’acquisition à Bry-sur-Marne, d’une ancienne demeure bourgeoise entourée d’un vaste parc boisé de plus d’un hectare dominant la Marne. Il s’y installa avec sa femme Louise Georgina Arrowsmith et la nièce orpheline de son épouse, Marguerite-Félicité.

Sitôt entré en possession, Daguerre fut soucieux de réaménager à son goût sa nouvelle propriété, qui était alors constituée d’un pavillon d’habitation longeant le chemin de Villiers et d’un corps de bâtiment annexe à usage de grange et d’écurie. Au premier étage de ce bâtiment, Daguerre arrangea un vaste atelier, avec un laboratoire et une chambre noire pour ses expériences photographiques. L’existence, au-dessus de ce même bâtiment, d’un ancien colombier haut de vingt mètres lui permit également d’aménager un belvédère qui offrait une vue remarquable sur la vallée de la Marne et le village. En parallèle, il repensa entièrement l’agencement de ses jardins. Il y fit faire d’importants mouvements de terrain afin d’améliorer la perspective et donna à sa propriété l’aspect d’une véritable petite vallée suisse.

Les combats de 1870

Après la mort de Daguerre, en 1854, Mme Daguerre alors en difficulté financière, vendit la propriété bryarde de son époux aux sœurs de la congrégation de Sainte-Clotilde, qui y aménagèrent une maison de repos pour les sœurs les plus âgées. Elle se réserva toutefois la jouissance viagère d’une partie de l’ancien atelier de Daguerre, où elle aménagea ses appartements privés. Elle occupa les lieux jusqu’à sa mort, survenue en 1857. L’ancienne propriété de Daguerre fut dévastée lors des combats de 1870. La maison de Daguerre et les communs, où se trouvaient l’atelier et le laboratoire de Daguerre, furent incendiés. Après la guerre, les sœurs de Sainte-Clotilde se contentèrent de reconstruire la maison d’habitation, mais elles firent raser les anciens communs qui n’existent plus aujourd’hui. La propriété fut ensuite rachetée aux sœurs de Sainte-Clotilde par Adrien Mentienne, en 1907. Quelques années plus tard, en 1913, Adrien Mentienne en fit don à la Société d’enseignement moderne de Léopold Bellan. La société de Léopold Bellan y administra un orphelinat et différents établissements médico-sociaux qui fonctionnèrent jusqu’en 2010.