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Retour en images : commémoration du 26 août 2020

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La cérémonie a réuni :

  • Charles Aslangul, Maire de Bry-sur-Marne,
  • Didier Khoury, conseiller municipal délégué aux anciens combattants et commémorations,
  • Les élus municipaux,
  • Les représentants des comités locaux d’Anciens Combattants,
  • Les représentants des jeunes du CMJ,
  • Les bryards
    Ils ont ensemble, honoré la mémoire de ceux qui ont concouru à la libération de notre ville.

🎙 Discours du Maire :
Mesdames, Messieurs,

Le 14 juin 1940, l’armée allemande entrait dans Bry-sur-Marne pour occuper la ville. Le IIIe Reich a ainsi occupé quatre ans durant la commune, jusqu’à sa libération le 26 août 1944.

Il y a 76 ans, jour pour jour, le 26 août 1944, la ville de Bry-sur-Marne était libérée de l’occupation nazie. Il y a 76 ans, jour pour jour, après avoir vécu sous le joug de l’occupant, les Bryards renouaient avec la liberté.

76 ans plus tard, en cette douce fin d’été, nous sommes réunis devant le monument aux morts pour honorer et nous souvenir. Pour honorer la mémoire de ceux qui ont concouru à la libération de notre ville et pour nous souvenir du prix de notre liberté.

Si nous vivons aujourd’hui dans un pays en paix et libre, donc dans une ville paisible, c’est parce qu’il y a 76 ans, nos aïeux ont eu le courage de se soulever. Ce soulèvement libérateur de l’été 44 a fait écho à un appel solitaire, visionnaire et flamboyant prononcé quatre ans plus tôt par un Général jusqu’alors inconnu des Français : Charles De Gaulle.

À Bry-sur-Marne, il s’est trouvé des Français qui ont entendu l’appel salutaire du 18 juin et qui ont courageusement entretenu, au péril de leur vie, la flamme de la résistance. Et ce, pour que le moment venu, la ville soit prête à repousser définitivement l’ennemi. Prête, la ville le fût en ce mémorable 26 août 1944.

Avant cela, et pendant toute la période de l’occupation, les Bryards ont été contraints de vivre au rythme de l’ennemi.

Le 20 juin 1940, un bataillon du 234e régiment d’infanterie allemande s’installa à Bry pendant un mois. Une centaine de maisons abandonnées par les Bryards partis en exode furent réquisitionnées et livrées au pillage des soldats allemands.

Durant l’automne 1940, à deux reprises, des troupes allemandes en transit se sont installées à Bry.

Plus tard, entre le 7 février et le 12 mars 1941, 166 soldats d’un bataillon de cyclistes stationnèrent à leur tour sur le territoire communal.

Le 26 juillet 1942, ce fut au tour de la 1re division blindée SS Leibstandarte Adolf Hitler d’occuper la ville. Cette tristement célèbre division SS était la compagnie de protection du Führer et une unité redoutable de combat. La division revenait du front russe et se dirigeait vers la Normandie pour s’y reconstituer.

Le groupe scolaire Henri Cahn fut réquisitionné pour loger 280 soldats SS. Les officiers et sous-officiers se sont installés à l’hôtel ou directement chez des Bryards qui, vous l’imaginez, n’avaient pas leur mot à dire. Le commandant de la compagnie SS a, quant à lui, séjourné au Joyau de la Marne juste derrière vous. Les SS ont finalement quitté Bry le 28 juillet pour se rendre à Paris, où ils défilèrent le lendemain sur les Champs Élysées.

Voici quelques faits marquants de la vie des Bryards sous le régime nazi. En réalité, durant cette période, le quotidien à Bry était celui d’un village français comme tant d’autres.

Un village occupé qui tentait de rester debout malgré l’humiliation de l’occupation, malgré des conditions d’existence difficiles avec le rationnement et, enfin, malgré l’horreur d’une politique racialiste et eugéniste innommable.

Mais Bry était aussi un village qui, dans l’intimité des foyers, vivait secrètement dans l’espérance d’un sursaut national. Un village qui, comme tant d’autres, vibrait tous les soirs à 20h passées, calfeutré derrière les volets fermés, au coin du feu, à l’écoute de la radio d’où, par-delà les eaux froides de la Manche, la voix du Général et des Forces Françaises Libres réchauffaient les cœurs et entretenaient l’orgueil de la Nation blessée.

Comme l’a si justement écrit Bernanos « L’espérance est un risque à courir ». Et nos aïeux Bryards ont eu raison de prendre ce risque, de croire en des lendemains victorieux, en ne laissant jamais s’éteindre la flamme de la résistance, véritable honneur de la France éternelle.

Oui, ils ont eu raison, car avec le concours de la puissance de feu considérable de nos alliés, notamment des armées américaine, russe ou anglaise, mais aussi avec l’armée Française libre dirigée par le Général De Gaulle et les FFI (les Forces Françaises de l’Intérieur) nos réseaux de résistances, voilà que l’Histoire a basculé au cœur de l’été 1944 en faisant vaciller le IIIe Reich jusqu’à totalement l’anéantir quelques mois plus tard.

C’est ainsi qu’à la fin de l’été 44, à la suite de la Normandie et de Paris, les rues de Bry-sur-Marne se sont embrasées dans le bruit et la fureur d’un pays qui de nouveau, et enfin, combattait l’ennemi sur le territoire national.

Ici même, à Bry, dans nos rues, des combats ont fait rage entre des résistants français et les nazis alors que les troupes américaines et, la fameuse 2e DB du Général Leclerc libéraient la ville. Ici même, le vacarme assourdissant des blindés, des armes et le déchainement de la violence légitime sont venus, il y a 76 ans, rompre le silence délétère de l’occupation.

Grâce au courage exemplaire des libérateurs, soldats ou civils, et à l’abnégation de tout un peuple qui n’a jamais cessé d’y croire, au soir du 26 août 1944, le drapeau tricolore pavoisait de nouveau à Bry-sur-Marne. Ce soir-là, les Bryards, comme les Parisiens la veille, ont plongés dans l’ivresse de la Libération.

Imprégnons-nous de cette réalité. Nos rues, nos quartiers, notre ville ont été le théâtre de ces heures décisives pour l’avenir de la Nation et donc pour nos propres vies, à nous citoyens Français du 21e siècle vivant à Bry-sur-Marne.

Nos rues, nos quartiers, notre ville aujourd’hui enveloppés dans le confort de la paix ont été la proie du combat dantesque de la seconde guerre mondiale pour la liberté de la France et la dignité de l’Homme face à une doctrine aussi fanatique que malfaisante.

Le rappel de ces faits historiques permet à la réalité de l’occupation nazie et de l’engagement héroïque de nos aïeux de prendre chair pour s’incarner dans nos esprits. Et cela, pour que jamais nous n’oubliions.

76 ans plus tard, par cette cérémonie patriotique, nous honorons nos morts, nous honorons nos libérateurs et nous nous souvenons que si nous avons la chance de vivre libre, c’est par leur engagement et, parfois, leur sacrifice ultime.

Issu d’une famille gaulliste Bryarde qui a vécu ces événements incroyables de l’occupation puis de la libération de Bry, comme nouveau Maire de Bry-sur-Marne, c’est une grande émotion que de célébrer cette date historique.

D’abord parce que cet héritage familial m’engage à demeurer un Maire digne de tous ceux qui ont permis à notre ville de se libérer de la botte allemande. Tout comme cela m’engage, comme premier magistrat de la commune, à y faire vivre cette fameuse « certaine idée de la France » sans laquelle notre pays, malgré la victoire, ne serait plus tout à fait la France.

Surtout, c’est une grande émotion parce que je suis un Maire d’une génération qui n’a pas connu la guerre et dont les parents n’ont pas non plus connu la guerre. Je mesure donc la responsabilité qui repose sur les épaules de notre génération : celle de faire vivre une mémoire qui risque de se diluer peu à peu dans les limbes du temps.

Nous l’avons vu avec les profanations scandaleuses commises il y a quelques jours à Oradour-sur-Glane : le combat du souvenir est permanent. Messieurs les porte-drapeaux, messieurs les anciens combattants, je salue votre présence et tiens à vous affirmer que je serai toujours à vos côtés dans la défense et la promotion de notre histoire combattante, toujours.

Cette responsabilité du souvenir et de la fidélité est collective.

Chaque Français, donc chaque Bryard, doit faire vivre la mémoire des grandes heures de la Nation pour que, si le tragique de l’Histoire frappe à nouveau à nos portes, nous sachions ne pas réitérer les erreurs du passé. Et pour que, le moment venu, nous puissions nous hisser à la hauteur de tous ceux qui l’ont été avant nous. C’est vertigineux, mais c’est un devoir impérieux qui nous incombe, à toutes et tous.

Par notre présence en ce 26 août 2020, nous nous inscrivons collectivement dans cette démarche de reconnaissance, de respect et d’humilité, nous qui avons hérité de la paix et de la liberté si chèrement acquises par d’autres que nous. Nous avons l’impérieux devoir de chérir et protéger cet héritage et donc de ne pas oublier que son prix est lourd : celui du sang.

• Richard MARX, Elly MARX, Hilde MARX, Flore VOGEL, Abraham BUCHBINDER, Chil BUCHBINDER, Chaim HONIG, Toni HONING : Bryards de confessions juives tués.

• Albert BELAICHE, HENRI CHENEL, René COCHET, Maurice CODBERT, Victor COUREUIL, Adrien DELAFOSSE, Georges MURAT, Maurice PESTIE, Fernand TARGETTA, Paul TOUSSIROT : soldats Bryards tués au front.

• Roger FORGET et Denis LAVOGADE : résistants Bryards fusillés par les Allemands.

• Maurice CLOISEAU, Paul TOURET et Hélène HUMBERT-LAROCHE : Bryards morts en captivité.

• Jean BOURGOIN, Maurice ELIAS, William DALLEY : résistants Bryards tués à la Libération.

• Jeanne LEURIN et Emilienne DESCAMPS : Bryardes tuées par les bombardements.

Mesdames, Messieurs, chères Bryardes, chers Bryards, que ces noms frappent nos esprits et raisonnent dans nos âmes car ils sont le prix de notre liberté.

Sachons rester fidèles à nos glorieux libérateurs en étant dignes de leur sacrifice. Sachons rester vigilants et intraitables face aux nouveaux totalitarismes qui voudraient remettre en cause l’essence même de ce que nous sommes et qui voudraient, à nouveau, nous asservir.

En ce 26 août 2020, 76 ans jour pour jour après la Libération de notre ville, formulons la promesse solennelle de ne jamais capituler. Jamais.

Pour que vive Bry-sur-Marne,
Pour que vive la France, éternelle libre et indépendante !

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